Dans un monde fourmillant de virus et de maladies que notre corps ne peut pas repousser, nous comptons souvent et essentiellement sur l’industrie pharmaceutique. Les chercheurs travaillent sans relâche pour trouver de nouveaux médicaments qui aident notre corps à rester en bonne santé. Dans la plupart des cas, ceux-ci aident votre corps, mais que diriez-vous si on vous déclarait qu’une poignée d’entre eux font immédiatement du mal à votre corps ?
1 – LES OPIOÏDES
- Un opioïde est un peptide qui exerce un effet comparable à celui de la morphine. Les opioïdes peuvent être des drogues (héroïne) ou des médicaments ; ils dérivent de l’opium, une substance extraite de la capsule du pavot. Il existe dans le cerveau des récepteurs aux opiacés : les récepteurs opioïdes.
- Des nausées ou des vomissements sont possibles en début de traitement. Ils ne sont pas systématiques et disparaissent généralement en une semaine environ. S’ils durent plus longtemps, parlez-en à votre médecin qui pourra adapter votre traitement.
- Si le traitement antalgique est efficace mais qu’il provoque des nausées, il est préférable de traiter les nausées plutôt que d’abandonner le médicament antalgique.
- Les opioïdes entraînent presque toujours une constipation. Elle peut devenir extrêmement désagréable, voire dangereuse. Un laxatif est donc systématiquement prescrit en prévention par les médecins.
- Il est conseillé de prendre ce laxatif dès la première prise du traitement opioïde et pendant toute la durée du traitement. La dose de laxatif est adaptée en fonction de chaque personne et selon son efficacité.
2 – LES ANTIDÉPRESSEURS
- Les antidépresseurs sont des médicaments psychotropes utilisés notamment contre la dépression. On les appelle parfois psychoanaleptiques (car ce sont des stimulants psychiques) ou thymoanaleptiques (car ils ont une action sur les fonctions thymiques).
- Les antidépresseurs sont un réel progrès dans le traitement de la dépression. Mais comme tout médicament, ils peuvent avoir des effets secondaires plus ou moins importants sur la santé. Tour d’horizon des risques et des inconvénients de ces pilules miracles.
- La prise de certains antidépresseurs pourrait entraîner des hémorragies gastriques chez les personnes âgées. Telle est la conclusion d’une étude canadienne 1 portant sur plus de 300 000 personnes de 75 ans de moyenne d’âge. Selon les résultats, la prise d’un antidépresseur de type inhibiteur de la recapture de la sérotonine augmentait de 10 % en moyenne le risque d’hémorragie gastrique. Ce danger augmenterait avec l’âge et en cas d’antécédents d’hémorragie digestive. Cette enquête confirme en fait une relation déjà soupçonnée et devrait favoriser la prise en compte de l’âge et des antécédents dans le traitement de la dépression chez les seniors…
- Les antidépresseurs sont vraiment efficaces pour traiter la dépression, mais seul un médecin peut juger du besoin d’employer ce type de médicament. Ils s’utilisent exclusivement sur prescription médicale et leur usage nécessite un suivi régulier. Pas d’automédication donc… même pour un petit coup de blues ! en cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin. La dépression est une vraie maladie.
3 – LES STATINES
- Les statines (ou inhibiteurs de la HMG-CoA réductase) forment une classe d’hypolipémiants, utilisés comme médicaments pour baisser la cholestérolémie, notamment en maladie cardiovasculaire à cause de leur hypercholestérolémie.
ATTEINTES MUSCULAIRES ET STATINES : Plus récemment, un document de la Haute autorité de santé daté de février 2017 souligne que parmi les effets indésirables des statines, des atteintes musculaires ( myalgies et rhabdomyolyses) ont été observées sous ézétimibe seul ou associé à une statine chez 5 à 10 % des patients. Cependant, la Haute Autorité de Santé (HAS) estime qu’il n’est pas recommandé de mesurer systématiquement la créatine phosphokinase (CK) chez les patients traités par hypolipémiants avant de débuter le traitement, sauf dans les situations à risque suivantes:
- Douleurs musculaires préexistantes avec ou sans traitement avec un fibrate ou une statine.
- Age supérieur à 70 ans, surtout s’il existe des facteurs de risque musculaires.
- Insuffisance rénale modérée à sévère.
- Hypothyroïdie.
- Antécédents personnels ou familiaux de maladie musculaire génétique.
- Abus d’alcool.
Dans ces cas, si le taux de CK initial est plus de 5 fois supérieur à la normale, il est recommandé de ne pas instaurer un traitement médicamenteux et de contrôler à nouveau les enzymes musculaires. Pour les patients traités, il est recommandé d’arrêter le traitement et de contrôler le taux de CK toutes les 2 semaines.
ATTEINTES HÉPATIQUES ET STATINES
Dans un nombre limité des cas (1 à 3 %), des altérations de la fonction hépatique peuvent être observées, surtout au début du traitement. Ces atteintes sont en général bénignes et passagères. La HAS recommande de mesurer systématiquement les enzymes hépatiques (alanine-amino-transférase ou ALAT) chez les patients traités par hypolipémiant :
- Avant le traitement ;
- 8 semaines après le début du traitement ou après tout augmentation de la dose du médicament ;
- Ensuite tous les ans si les enzymes hépatiques sont inférieures à 3 fois la normale.
4 – LA PREDNISONE
Ce médicament contient un anti-inflammatoire de la famille de la cortisone (corticostéroïde). Habituellement, on l’utilise pour l’inflammation. On l’emploie aussi pour l’arthrite rhumatoïde, ainsi que pour d’autres indications. Il débute son effet dès le premier jour du traitement.
En plus de ses effets recherchés, ce produit peut à l’occasion entraîner certains effets indésirables (effets secondaires), notamment :
- il peut augmenter l’appétit.
- il peut entraîner de l’insomnie ou de la difficulté à s’endormir.
- il peut provoquer une rétention de liquide et de l’enflure (oedème).
- il favorise la pousse des poils et des cheveux.
- il peut causer une indigestion.
- il peut rendre plus nerveux ou anxieux.
Chaque personne peut réagir différemment à un traitement. Si vous croyez que ce produit est la cause d’un problème qui vous incommode, qu’il soit mentionné ici ou non, discutez-en avec votre médecin ou votre pharmacien. Ils peuvent vous aider à déterminer si votre traitement en est effectivement la cause et, au besoin, vous aider à bien gérer la situation.
5 – LES INHIBITEURS DE LA POMPE À PROTONS, LES IPP :
Les IPP présentent d’une manière générale une bonne efficacité et une bonne tolérance, qui facilitent leur prise sur le long terme. Mais quelles sont les conséquences de ces traitements sur de longues périodes ?
Leur mode d’action, basée sur une inhibition de la production d’acide chlorhydrique dans l’estomac, pourrait entraîner des effets indésirables à long terme, selon certaines études :
- Une diminution de l’absorption de la vitamine B12 et du fer, à l’origine d’une potentielle anémie ;
- Une diminution de l’absorption du calcium, entraînant une augmentation du risque de fracture et d’ostéoporose ;
- Une baisse du taux sanguin de magnésium, dont le mécanisme n’est pas élucidé ;
- Une augmentation du risque de démence ;
- Une augmentation du risque d’infection intestinale, en particulier par la bactérie Clostridium difficile (diarrhées aqueuses associées à une inflammation du côlon) ;
- Un risque de développer des allergies alimentaires (certains allergènes ne sont plus dégradés par l’estomac).
Par ailleurs, d’autres effets indésirables peuvent survenir, quelle que soit la durée du traitement, en particulier des troubles rénaux, pouvant aller jusqu’à une insuffisance rénale. Enfin, l’arrêt du traitement par les IPP peut entraîner un rebond sécrétoire acide, c’est-à-dire une reprise massive de la sécrétion acide par l’estomac, à l’origine de troubles gastriques parfois importants.